Samedi 1er juin – trek j4

Chiqiesca 1878m -Cochora 2900m

Lever, une nouvelle fois aux aurores, petit déjeuner copieux et départ à la lampe frontale. 

Le jour se lève assez vite. La nuit a été assez réparatrice et après quelques mètres de mise en chauffe, la marche se fait plus souple. Le moral de la troupe et bon, le rythme plutot soutenu. On arrivée à profiter du paysage et en se retournant à retrouver les différents lieux d’étapes des jours passés : le Rio au fond du canyon, les toits rouges de San Rosa Baja et Alta, les toits verts des cabanes de Marampata et même, maintenant qu’on les situés, les terrasses de Choquequirao! On mesure l’étendue du parcours. Le panorama est encore splendide.

Le trio avance bien. Samuel nous rejoint avec trois mules et une maman et son poulain puisqu’il me semble, cette fois des chevaux. L’appel du petit le confirmera un peu plus tard.

Le trio avance bien, pas de défaillance, donc Samuel poursuit sa route. Il a enfourché a crû la deuxième monture et le rythme de son équipée est bien supérieure au notre.

La chaleur commence à se faire sentir, pas d’ombre aujourd’hui, le chemin est à découvert d’un bout à l’autre. On se réjouit d’être parti encore tôt. Après 3h de marche, le refrain n’est plus le même. Les passages caillouteux, merdas, pierrasses sur lit de sable alternent avec les hautes marches d’escaliers rocheux.

Ce n’est qu au 2ieme relai , que je demande à Samuel de monter  sur la mule. Je suis au bout du rouleau, et là même en montée, j’ai les rotules en feu. Il y a 10 jours de cela, le radiologue qui me faisait la PRP me disait de me tenir à carreaux dans les 3 semaines à venir…ne pas porter de charge lourde (Louana s’est moquée de nombreuses fois du poids de mon sac à dos), ne pas pousser, tirer, ne pas faire d’effort violent…. Je pense que j’ai flingué cette dernière injection ou alors, s’il était nécessaire de se le dire, il est temps de passer à l’étape prothèse !

A l’arrivée, nous sommes abordés par des petits vendeurs de rafraichissement qui sont les biens venus. Samuel prépare ( tranquillement, il n’a pas la même vivacité que son fils Franck, il est très calme avec ses bêtes, ce n’est pas que Franck ne l’était pas, mais dans le rythme rien à voir) une mule pour redescendre chercher Louana et Jérôme. Et là encore, il n’a pas le temps de le faire qu’ils sont déjà là. Comme la veille au soir, ils se sont motivés l’un l’autre. Je suis encore épatée de la rapidité à laquelle ils ont gravi les derniers kilomètres!

Il est 11 heures, on a rempli le contrat. On ne sais pas trop où nous attend Alberto, notre chauffeur. On se pose dans une sorte de café – bazard qui sert d’approvisionnement aux muletiers qui accompagnent des groupes en total autonomie. Au bout d’un moment, Jérôme se propose d’aller voir un peu plus loin, là ou sont stationnés les collectivos et navettes touristiques en tout genre. Et en effet Alberto nous y attend.

On dit au revoir à Samuel qui n’est pas sans prendre le numéro de Louana(!),  et on grimpe en voiture. Alberto a déjà 4h de conduite dans les pattes. On le sent tout de suite plus fatigué qu’à l’aller. Le soleil tape de son côté, et il nous dit devoir s’arrêter car il ne se sent pas bien….les deux premières heures, nous dormons tous les trois bercés par le bruit du moteur, la vitesse réduite (limitée à  30km heure le plus souvent, qu’Alberto suit scrupuleusement) , la circulation dense en cette fin de matinée de demain samedi. Sur les coups de 13h, on s’arrête pour une pause déjeuner des plus attendues (le petit déj à 5h est bien loin). Retour dans la voiture. Alberto ne semble toujours pas très bien. Il s’arrête à plusieurs reprises pour s’asperger avec sa bouteille d’eau.  On n’a l’impression de ne pas avancer. Les camions nombreux et chargés à bloc ralentissent fortement le trafic.

Impossible de les doubler avec tous ces lacets.

Enfin on arrive  en  banlieue de Cusco. Le contraste avec les paysages grandioses qu’on vient de traverser depuis 4 jours est immense. Ici, tout est foutoir, bric à brac , entremêlés de fils électriques, d’habitations aux allures de cabanes en carton, de pollution avec ce trafic routier incessant, du vacarme….ce contraste est certainement accentué par notre fatigue… 

Alberto s’arrête de nouveau sur le bord de la route, mais cette fois-ci pour acheter on ne sait quoi à un marchand ambulant. Il revient tout fier avec un sachet qu’il nous tend pour qu’on se serve. Nous ne retenons pas le nom, mais cela semble être des chips de lard de porc…. ça ne fait pas l’unanimité dans l’habitacle !!! Loin de là. Poliment, nous finissons mais quand il en repropose, nous déclinons…tant pis pour la bien séance.

On arrive à l’hôtel vers 17h, exténués.

Même pas le courage d’aller porter notre linge en laverie. On peine à ressortir après la douche pour se subtenter.

La nuit n’est pas fameuse, l’altitude de Cusco ne me convient que moyennement et Jérôme encore moins. Seule Louana encaisse les 3400m comme une fleur.