Mercredi 29 mai – trek j1

Trek Cachora- Choquequirao

Étape Cachora 2900m- chiquisca. 1878m.

Levés 3h30 pour notre RV à 4h, avec Alberto notre chauffeur, de Cusco à Cochora, départ de notre trek.

Alberto, est le papa du guide qui nous a organisé la rando sans pouvoir nous accompagner.

C’est un chauffeur très discret et prudent : le long des 40km qui nous séparent du départ, il a patiemment ralenti pour éviter les secousses au passage des innombrables dos d’âne (quarantaine ?) rencontrés.

Au lever du soleil, on se rend compte que le brouillard est épais, déception vis à vis du ciel bleu de la veille à Cusco….

C’est alors  qu’Alberto s’aperçoit qu’il a loupé la route (ou plutôt le chemin) qui conduit à Cachora… Finalement en faisant demi tour, le brouillard est en train de se lever et nous nous retrouvons sur le bon chemin…on a juste une demi heure de retard sur notre programme…. Petit déjeuner copieux dans un bar restaurant qui ne paye pas de mine mais dont la patronne se plie en 4 pour nous satisfaire (le tout en courant).

Une petite demi heure encore de voiture pour rejoindre le point de ralliement avec le muletier Ortis. Jérôme, côté précipice, nous dit qu’il n’ose pas regarder tellement c’est abrupte… Ortis arrive dans les derniers avec sa mule et son cheval ( la mule c’est pour porter les sacs à dos, le cheval en cas de défaillance des randonneurs (par défaillances on ne vise personne ! D’ordre articulo musculaire pour moi, cardio pour Jérôme…) Louana qui se dit en pleine forme, ne serait pas contre un petit tour également….

Nous voilà partis, bâtons de randonnée à la main, chapeau sur la tête ( le ciel est maintenant dégagé et le soleil commence à taper), gourdes à la ceinture…par contre il est déjà 11h, au lieu des 10h prévus!

Le programme est une descente d’une petite dizaine de Km.

Au début, je gère, les genouillères maintiennent les articulations. Par contre, la chaleur est écrasante. Louana caracole devant, Jérôme reste à l’arrière. Petit à petit, cela devient difficile, non pas forcément pour les genoux mais parce que la fatigue se fait sentir et le coup de chaud est là : plus de lucidité, je ne sais plus utiliser les bâtons, tous les appuis me coûtent, la tête me tourne, le palpitant est à fond les ballons alors que l’altitude n’est pas là pour l’expliquer, la fatigue musculaire pour retenir la jambe dans la descente est telle que tout le membre tremble. Jérôme rouspète parce que je m’arrête toutes les 10 m… Louana part devant pour rejoindre le muletier au cas où… Finalement, j’avais dit avant de partir que le ferai au mental, mais de mental il n’y en a finalement plus!  » Petit pas après petit pas,commence à me dire Jérôme et ça a marché.

Toutefois , le paysage est magnifique, les pentes sont recouvertes à certains endroits d’une graminée aux reflets violines de toute beauté. Les montagnes sont majestueuses, arborées pour certaines, sommets enneigés pour d’autres… On aperçoit le chemin de demain sur le versant opposé, le Rio Prima dans le fond du canyon. Une première mini cascade nous permet de recharger nos gourdes filtrantes. Une deuxième me permet d’atténuer le coup de chaud. C’est au ralenti qu’on arrive à notre lodge, persuadé qu’après le repas , il faut reprendre la rando pour descendre jusqu’ au Rio et remonter jusqu’au lodge suivant. Les uns comme les autres, on se demande comment on va pouvoir repartir. Finalement, Ortis nous rassure en nous expliquant que c’est tout pour aujourd’hui. Exténués, nous peinons à prendre notre repas (il est 14h30). La sieste qui suit requinque notre trio, la douche parfait la remise en forme. C’est le premier moment de répit depuis notre arrivée au Pérou, moment fort apprécié. 

Louana clôture cet après-midi par une push-Line de son cru:  » 

moi aussi j’en ai chié mais  c’est l’autoroute du kif! »

Elle s’inquiète qu’Ortis ne se repose pas: après avoir délivré sa mule de notre barda, il est allé faucher des tiges de maïs pour la nourrir, ainsi que son cheval.

Il est plutôt timide et Louana, tout comme nous, sommes gênés qu’il se positionne comme notre « serviteur »!

Du coup, on essaye de le seconder dans le service et nos tentatives de nouer un dialogue avec lui font tomber une forme de mise à distance avec nous.

Après le dîner ,il vient même prendre une tisane. 

Extinction des feux 20h, nous tombons comme des masses, sans avoir omis d’observer un temps, le ciel étoilé… » Tu verras , maman, demain ça sera encore plus grandiose à 3000m!

Réveil 4h45, petit dej 5h, départ 5h30 à la lampe torche !!

J’espère que la nuit sera meilleure qu’à Cusco….