Jour 3 Marampata 2900 m-site de Choquequirao 2865m poste de contrôle-Chiquisca 1850m.
Départ, encore de bonne heure, pour faire dans la matinée, l’aller jusqu’au site de Choquequirao quirao, la visite et le retour sur le restaurant du lodge de Tarampa. Nous voilà donc sur le chemin à la lampe torche dès 5h30. Sur le papier le poste de contrôle est à la même altitude ! Mais entre les deux points 3 ou 4 descentes et donc montées pas piquées des Hannetons !!
Quand tu franchis le poste de contrôle, t’es tout content, mais finalement ce n’est pas fini…il y a bien encore 2 km avant d’atteindre le Ushnu, centre cérémonial : Vaste plateforme herbeuse avec une vue spectaculaire à 360° sur les ruines, les montagnes et les vallées tout autours …
Un peu plus bas le complexe principal avec 2 habitations bien restaurées, ( puis des terrasses verdoyantes et le secteur des ateliers , probablement pour la poterie et la fabrication d’outils que nous n’aurons pas le temps de visiter).
La partie basse appelée Hurin comprends le » sector de las Llamas » , comprenant des terrasses sur 56 niveaux, certaines décorées de Lamas blancs. Franck nous propose de prendre les escaliers pour y descendre. Jérôme hésite déjà fatigué et anticipant le reste de la journée. Mais on comprends qu’en descendant , on fera une boucle qui nous permettra de repartir directement vers le lodge. Bougréant, il se décide quand même à nous suivre. L’escalier est raide de chez raide!!! Avec des marches à la hauteur non homologuée !
Arrivés en bas, Jérôme n’en peut plus, et cette fois refuse la proposition de Frank d’emprunter un petit chemin latérale pour rejoindre un »mirador » offrant une vision globale des terrasses. En effet , de la-haut, Louana et moi même pouvont compter 24 lamas blancs ! Redescente au point où nous avons laisser Jérôme. Il est à peine 10h et ça chauffe déjà..on décide de ne pas aller jusqu’à la maison des prêtres qui surplombe les terrasses. Franck ne nous le conseille pas au vue du dénivelé pour l’atteindre ( et il a déjà vu comment je peine et Jérôme parfois aussi quand ça monte dur!). Nous suivons son conseil, et nous voilà repartis pour le trajet retour vers Marampata.
Un peu d’histoire: ( cf guide du routard).
A savoir que la cité de Choquequirao est en l’état moins grandiose que celle du Machu Picchu, situé à 40 km à vol d’oiseau. C’est l’une des rares cités à n’avoir jamais été découverte par les Espagnols. Elle aurait servi, à l’instar du Machu Picchu de refuge et de base de résistance aux derniers chefs incas de 1537 à 1572. Puis le site fut abandonné. Quand ? Comment ? Pourquoi ? Les incas détruisirent les chemins qui conduisaient à cette citadelle pour ne pas en dévoiler l’accès aux conquérants espagnols. Choquequirao sombra dans l’oubli. 1834, un français en fait la découverte, en 1847, le vice consul de France à Lima en dessine les premiers plans…il wpensait que c’était la résidence des héritiers du trône inca jusqu’à leur majorité et le refuge des derniers incas. En 1909, l’américain Hiram Bingham y effectué des fouilles avant de continuer son chemin jusqu’au Machu Picchu. Choquequirao fut de nouveau oublié jusqu’à sa redécouverte officielle en 1986, au moment où le Pérou sortait de ses pires moments de violence. A cette date , le site était encore enfoui sous une épaisse végétation. Puis sous l’égide de l’Unesco, il fut progressivement défriché. Aujourd’hui on estime qu’environ 60% des ruines seulement ont été dégagées.
Marampata, 12h, le temps de se rafraîchir un peu( le soleil tape dur, même si le chemin était plutôt ombragé), de prendre un repas, toujours un peu trop copieux( quand l’effort est intense, l’appétit est coupé), et Franck nous annonce le départ pour 13h….il prédit 4h de descente jusqu’au Rio et 1h pour la remontée jusqu’à Chiquisca… ça nous ferait une arrivée de nuit ( la nuit tombe entre 17h30 et 18h)… On connaît le trajet, tout le monde sait combien ce sera difficile, pas de mule pour soulager les genoux dans la descente…et Franck nous annonce qu’il nous quitte ici. Il repart avec un autre groupe qui après Choquequirao, poursuivra vers le Machu Picchu. C’est son père qui va prendre le relais. Il nous parle également de prendre une deuxième mule de monture…on accepte. En fait quand on lui à annoncer, deux jours plus tôt nos poids respectifs Jérôme et moi, on a bien ressenti qu’il craignait pour sa mule!
Alors nous voilà repartis même si on avait espéré un peu plus de répit.
Louana caracole en tête pour motiver la troupe. Elle nous sert d’eclaireuse et annonce la teneur des difficulté à venir. Elle prévoit les pauses à l’ombre. Le moral est plutôt bon sur le premier tiers de cette descente interminable. Puis le chemin devient de plus en plus caillouteux sur une base de terre friable, proche du sable, qui rend chaque appui glissant . Louana, en se tordant une cheville, tombe sur son genou droit; la douleur est vive, le moral du coup bien attaqué. Puis ce sera mon tour, glissade et chute sur les fesses: l’amorti est nettement meilleure que pour la rotule de Louana!
Jérôme n’en mène pas large non plus… Louana a complètement lâcher dans la tête, plus de petit cabri cavalant toujours devant, booster d’énergie. Moi, je n’ose pas dire combien la douleur devient intense. C’est moi qui l’ai voulu ce trek… c’était bien marqué que c’était exigeant… Jérôme ne sais pas comment remonter le moral de Louana. Seuls les bruits des bâtons qui cognent contre la roche rompent le silence. Je crois qu’on n’est même plus capable d’admirer les splendeurs du panorama , ni même les jolies fleurs sur le bord du chemin, ni les vols d’oiseaux…. On se concentre uniquement sur nos pieds, et le meilleur endroit pour poser le prochain… La technique du planté de bâton est bien utile…tant qu’on est un peu près lucide.
Puis , on entend les sabots des mules claquer au loin dans notre dos… Samuel, le papa de Franck ( le muletier dans les descentes, part toujours bien après les randonneurs) nous rejoints. C’est un petit bonhomme jovial et au contraire de son fils, qui parle avec facilité. Il nous félicite de la vitesse de notre progression. Il engage la conversation avec Louana, la seule à pouvoir lui répondre en espagnol. Et là voilà partie à palabrer, elle en oublie le » coup de mou ».
Elle apprend ainsi que si Franck est parti pendant 3 années précédentes, c’est qu’il a fait tous les Marathon du Pérou! Et quand, il nous dit que ce trek de 4 jours, lui le fait en 5h, c’est qu’il le fait en courant !!! Ceci explique cela ( on l’a toujours vu courir avec ses mules). Le deuxième jour, jour d’ascension, il était même en sandales !
Dans la conversation, le papa arrive à glisser que son fils se sent un peu seul et qu’à 25 ans , lui son père, aimerait qu’il se trouve une compagne. Et toi Louana, tu as un copain? On avait bien vu qu’elle avait tapé dans l’œil de Franck. A l’aller , un de ses frères avait même était un peu maladroit à son endroit, pensant qu’on ne comprenait pas l’espagnol…
Enfin bref, Louana a repris du poil de la bête. Le muletier poursuit sa route et nous attend à Santa Roza Baja( chez ses autres fils). On y arrive bien après. Après une pause un peu plus consequente que les autres et après avoir fait le plein d’eau et boissons énergisantes, nous voilà repartis. Samuel nous rejoindra au Rio où il est prévu que je prenne une mule… Le trajet paraît interminable. Le cours d’eau se fait de plus en plus visible, le bruissement de l’écoulement de l’eau est doux à nos oreilles. Le pont suspendu devient le point de mire….les marches de roche se font presque plus douce à nos articulations…
Enfin le saint Graal ! Le pont.
Une pause s’impose. Mais , pas de Samuel. On sait la tombée de la nuit proche. Alors, Louana et Jérôme décident de repartir. J’attends écroulée sur le bitume du pond, à moitié endormie. Ce sont les vibrations des sabots qui me réveillent… me voilà chevauchant ma monture, soulagée de ne plus avoir à solliciter mes articulations ! Sur le parcours, les mules marquent un stop devant chaque marche rocheuse. Je peine pour elles…la nuit tombe, elle s’arrêtent de plus en plus souvent. Je m’attends à chaque virage à retrouver Louana et Jérôme. Mais toujours personne. Vu la declinivite , je ne comprends pas pourquoi on ne les a pas déjà rejoint et vu la forme avec laquelle ils m’ont quitté au Rio… Dans l’obscurité, la mule qui transporte nos sacs, prend peur dont ne sais quoi. Elle se cabre et fait demi tour comme pour redescendre.Du coup la mienne s’énerve. Je prends peur àmon tour. Samuel rassure tout le monde.
On aperçoit enfin les lumières des frontales de nos deux baroudeurs. Samuel leur cri de les éteindre car ça effraie les mules. Et dans le même temps il me demande de descendre précipitamment. Nous sommes face à un escalier de roches sur plusieurs mètres et ce n’est pas possible de poursuivre ainsi.
Une fois l’obstacle franchi à pied il est possible de remonter. Samuel propose à Louana ou Jérôme de monter sur la mule de plus…mais l’un comme l’autre ne veulent pas abandonner son binôme.
Ils raconteront plus tard comment ils se sont motivés l’un l’autre . Quand l’un lâchait, l’autre le reboostait, et vice versa ça. Et puis comment l’un comme l’autre également, ils ont ressenti » le second souffle » qui leur a donné des ailes.
J’arrive enfin . De nuit , je ne reconnais pas l’endroit qu’on a pourtant quitté deux jours avant. Je suis inquiète pour Louana et Jérôme. Samuel défait les charges desules. Et demande à son autre fils qui est sur les lieux d’aller récupérer les deux courageux et peut être aussi mon petit ballot de genouillères et chevillères que j’avais glissé entre moi et le pommeau de la selle et qui est tombé dans la précipitation devant l’escalier rocheux. Je lui fais comprendre que ce n’est pas raisonnable..et que tant pis!
Peu de temps après , Jérôme arrive triomphalement, suivi de Louana qui aura finalement testé la mule sur 200m! On se retrouve tous les trois, fourbus mais content de l’exploit( moi moins que deux, mais je ne me pensais pas capable d’autant.).
Nos hôtes nous préparent un repas que nous avons honte de bouder tellement la fatigue est grande.
Chacun attend son tour de douche, en somnolant. L’eau chaude console quelques peu les muscles.
Au lit à 20h. Mais l’aventure continue. Et là aussi on connaît le programme !!!
Sur le papier le poste de contrôle est à la même altitude ! Mais entre les deux points 3 ou 4 descentes et donc montées pas piquées des Hannetons !!
Quand tu franchis le poste de contrôle, t’es tout content, mais finalement ce n’est pas fini …il y a bien encore 2 km avant d’atteindre le Ushnu, centre cérémonial : Vaste plateforme herbeuse avec une vue spectaculaire à 360° sur les ruines, les montagnes et les vallées tout autours …










